Pour cette 5e édition nationale et la 1ere élargie aux pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), c’est le Bénin, pays hôte de la compétition, qui a pris le dessus sur ses challengers.
Pour la nouvelle édition du Hackerlab de cette année 2022 , le concours de type « Capture the flag » (« capturez le drapeau », souvent abrégée en CTF), organisé par le centre béninois d’alerte et de réaction aux attaques informatiques (bjCSIRT), prend une dimension régionale : il est ouvert aux talents en hacking et cybersécurité issus des quinze pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi que de Mauritanie.
Les hackers en herbe de 18 à 35 ans venus de ces pays étaient donc invités à se constituer en équipe de quatre et à postuler au Hackerlab jusqu’au 31 août . Ils auront ensuite effectué un certain nombre de défis répondant au thème de cette édition : « Jeunesse CEDEAO engagée contre les cybermenaces. »(« Tous engagés contre le cyberterrorisme ») , deux jours de compétition non-stop sur des épreuves d’exploitation système, d’exploitation web, de reverse engineering et de forensic.
« C’est fort de la vision de faire de Cotonou le hub des innovations en Afrique que la stratégie nationale du numérique adoptée en 2020 s’est donnée comme vision de construire un cyberespace sécurisé pour une économie numérique attrayante », rappelle le Capitaine Miguel Sossouhounto, représentant du directeur du pôle sécurité numérique à l’ASIN. Depuis 2017, dira-t-il, le HackerLab a permis de détecter plus de 500 talents et en a primé une quarantaine avec diverses certifications.
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Pourquoi le HackerLab ? « A cause du cybercrime, en 2021, l’Afrique a perdu 10% de son PIB, soit près de 3,2 milliards de dollars. Au Bénin, plus de 780 e-services dont 180 entièrement dématérialisés ont été créés depuis 2016. Les initiatives numériques naissent en Afrique, cela va permettre une exposition de l’espace numérique des Etats. Son corolaire, c’est la multiplication des attaques. Il faut donc des compétences pour les protéger », poursuit Miguel Sossouhounto dans son allocution de lancement.
Le représentant résident de la Commission de la CEDEAO, l’Ambassadeur Amadou Diongue précise pour sa part que « Internet est un outil essentiel du développement socioéconomique de notre continent, une source incommensurable de démocratisation du savoir et de l’égalité des chances. » D’où la nécessité de préserver les internautes et le cyberespace contre toute attaque. C’est là le sens de l’ouverture du HackerLab aux pays de la CEDEAO afin de former une armée d’ethicals hackers pouvant agir en synergie d’actions contre la cybercriminalité.
Pour participer à la compétition, les candidats ont du d’abord s’enregistrer et se qualifier sur hackerlab.africa le 1er Août au 31 Août 2022.
La délibération des équipes gagnantes du HackerLab 2022 aura eu lieu le mercredi 12 octobre à Cotonou.
C’était deux jours de compétition non-stop sur des épreuves d’exploitation système, d’exploitation web, de reverse engineering et de forensic. Au terme de ces épreuves âprement disputées, c’est l’équipe « Warning du Bénin » qui surclasse finalement tous ses challengers dont le plus farouche aura été le Nigeria, suivi de la Mauritanie.
Si aucune des dix autres équipes n’a démérité, l’objectif du HackerLab était de mettre ces ethicals hackers dans des conditions de riposte à une attaque cyber pour voir comment elles se défendent. Mieux, cette compétition vise à former une armée capable de défendre le cyberespace de leurs pays respectifs tout en leur enseignant, dès à présent, la synergie d’actions.
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« Cette édition spéciale a montré que la Cedeao regorge de talents et de compétences en matière de cybersécurité. Nous avons eu droit à une très belle finale qui a suscité l’engouement du public comme lors d’un match de football », s’est réjoui Ouanilo Medegan Fagla, directeur du pôle sécurité numérique à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (ASIN).
Pour Sédiko Douka, commissaire chargé des infrastructures, de l’énergie et de la digitalisation à la Commission de la Cedeao, « l’institution de cette compétition offre à la Cedeao l’occasion de réaliser son ambition de construire un cyberespace résilient et durable. » De plus, elle participe à la formation de compétences numériques aguerries pour la sécurité et la coopération numérique. Au Bénin, le HackerLab s’inscrit dans le processus d’opérationnalisation de la stratégie nationale de sécurité numérique qui prévoit le développement des compétences et la culture de la sécurité numérique.
Notons que le HackerLab, édition CEDEAO, a connu la participation du Nigéria, de la Mauritanie, du Ghana, de la Sierra-Léone, de la Gambie, du Togo, du Sénégal, du Libéria, du Cap-Vert, du Niger et du Bénin. Le prix spécial dédié à la femme la plus engagée de cette compétition a été attribué à la Mauritanienne Touré Ndey.
Malheureusement en raison des sanctions liées aux coups d’Etats au Burkina faso, au Mali et en Guinée, les finalistes de ces pays ont été exclus de la compétition. Tout comme la Russie est exclue de toute rencontre internationale incluant l’Occident , la CEDEO , sponsor de l’événement , a souhaité sanctionner les participants innocents de ces pays en crise . « J’ai le regret de vous informer que conformément aux Directives du Management, Le Burkina Faso, la Guinée et le Mali NE PEUVENT PAS ÊTRE CONVOQUÉS CAR SUSPENDUS pour les réunions des experts, des ministres sectoriels et organes statutaires » de la CEDEAO, a pu t’on lire dans le communiqué de l’organisation.
sources : CIO Mag et Teknolojia-news.com